Contrôle de gestion : un métier en évolution

Le contrôle de gestion, longtemps perçu comme un rôle purement technique et analytique, connaît aujourd'hui une véritable transformation. Ce métier, au cœur de la stratégie financière des entreprises, évolue pour s'adapter aux nouvelles exigences du marché et aux technologies émergentes. Si vous êtes un expert en finance, comprendre ces changements est essentiel pour se préparer aux défis de demain. 

Dans cet article, MBway Lyon vous explique en quoi consiste le métier de contrôleur de gestion, pourquoi il est en pleine mutation et quelles compétences sont désormais indispensables pour exceller dans cette fonction.

Qu'est-ce que le contrôle de gestion ?

Le contrôle de gestion est un métier central dans les entreprises, particulièrement dans celles qui ont besoin d’un suivi rigoureux de leur performance financière. Il s'agit d'un rôle à mi-chemin entre la comptabilité et la stratégie, où le contrôleur de gestion analyse les résultats financiers de l’entreprise, veille à l’atteinte des objectifs budgétaires, et fournit des rapports utiles pour la prise de décision. 

En pratique, le contrôleur de gestion met en place des tableaux de bord, suit les indicateurs de performance (KPIs), contrôle les budgets et les écarts entre les prévisions et les résultats réels. Il peut également proposer des recommandations pour optimiser les coûts, améliorer la rentabilité et orienter les investissements de manière plus efficace. Son rôle est donc fondamental pour assurer la santé financière de l’entreprise, mais il va bien au-delà des simples calculs : c’est un acteur clé dans la prise de décisions stratégiques.

Une évolution vers un rôle stratégique

Le métier de contrôleur de gestion a beaucoup évolué ces dernières années. Autrefois centré principalement sur la comptabilité, l'analyse des données financières et la mise en place de budgets, ce métier devient aujourd'hui un véritable levier stratégique au service des dirigeants. Les entreprises attendent désormais de leurs contrôleurs de gestion qu'ils soient non seulement capables de gérer les chiffres, mais aussi de les interpréter pour proposer des stratégies de croissance. Il ne s'agit plus seulement de prévoir et de suivre les résultats financiers, mais aussi de contribuer activement à la recherche de solutions pour améliorer la croissance et la performance globale de l'organisation. 

En effet, avec l’évolution rapide des marchés et des technologies, les décisions prises par les dirigeants doivent être basées sur des analyses précises, mais également sur des prévisions fiables. Le contrôleur de gestion joue donc un rôle clé en apportant son expertise pour anticiper les fluctuations du marché, identifier les opportunités et les risques, et ajuster les stratégies en conséquence. De plus en plus, il est impliqué dans les décisions concernant les investissements, la gestion des risques, et la stratégie globale de l’entreprise. 

Les contrôleurs de gestion donc jouent un rôle crucial dans la prise de décision au plus haut niveau. Ils devenant ainsi des « managers de la performance » capables d'orienter l’entreprise vers des solutions innovantes et efficaces pour atteindre ses objectifs. 

Ces évolutions du métier de contrôleur de gestion ont contribué à attirer de nouveaux talents, intéressés par un rôle à la fois stratégique et opérationnel. Cette fonction attire de plus en plus ceux qui souhaitent analyser et optimiser la chaîne de valeur de l'entreprise, en cherchant à mieux la comprendre pour améliorer sa performance.

Les nouveaux défis du métier de contrôleur de gestion

L’une des principales évolutions du contrôle de gestion réside dans l'intégration des nouvelles technologies. Le développement des outils de Big Data et des systèmes de Business Intelligence (BI) permet aujourd’hui d’analyser des quantités massives de données en temps réel. Le contrôleur de gestion doit donc savoir utiliser ces outils pour extraire des informations pertinentes, les analyser rapidement, et les transformer en recommandations concrètes pour les dirigeants. 

La digitalisation transforme aussi les pratiques quotidiennes du métier. Les rapports financiers, autrefois réalisés manuellement, peuvent désormais être générés et actualisés de façon automatique grâce aux logiciels spécialisés. Cette automatisation permet aux contrôleurs de gestion de se concentrer davantage sur l’analyse et l’accompagnement des prises de décision, plutôt que sur les tâches répétitives. 

Par ailleurs, l'internationalisation des entreprises pousse également les contrôleurs de gestion à adapter leurs compétences. Les grandes entreprises opèrent souvent sur plusieurs marchés et doivent jongler avec différentes devises, régulations, et pratiques comptables. Le contrôleur de gestion doit donc maîtriser ces spécificités locales et être capable de travailler dans un environnement international. 

L’évolution du métier de contrôleur de gestion est aussi influencée par les nouvelles régulations, comme l’entrée en vigueur de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) début 2024. Selon cette directive, qui est mise en place de manière progressive en fonction de la taille des entreprises, ces dernières doivent respecter des normes européennes afin d’harmoniser les reportings extra-financiers. Dans ce reporting, les entreprises doivent fournir des informations précises sur leurs risques, opportunités, et impacts en matière de responsabilité sociale, environnementale et de gouvernance. 

Ces exigences réglementaires engagent encore davantage les contrôleurs de gestion, qui doivent à présent suivre les indicateurs financiers et non financiers. Au-delà des contraintes légales, de nombreuses entreprises intègrent désormais des démarches de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Cela peut inclure des objectifs de réduction des émissions de carbone ou d’autres initiatives durables. Dans ce cadre, le contrôleur de gestion est chargé de définir des budgets par unités d’affaires ou par pays pour suivre et piloter ces actions, notamment en ce qui concerne les investissements (capex) nécessaires à la réduction de l'empreinte carbone de l’entreprise. 

Ainsi, le métier de contrôleur de gestion s'étend désormais à des enjeux environnementaux et sociétaux, faisant de lui un acteur clé dans la transition durable des entreprises.

Les compétences requises pour devenir contrôleur de gestion

Le métier de contrôleur de gestion exige aujourd'hui un ensemble de compétences techniques et stratégiques. 

Tout d’abord, la maîtrise des outils de gestion et des logiciels financiers (comme Excel, SAP, ou des logiciels de Business Intelligence) est indispensable. Comme nous avons vu précédemment, le champ d’action d’un contrôleur de gestion commence à dépasser le seul cadre financier pour couvrir également l’extra-financier, vous vous douter donc que le nombre de données à récolter, traiter et analyser est de plus en plus conséquent. La capacité à travailler avec des outils de reporting automatisés et à manipuler des bases de données immenses est devenue également incontournable. En effet, en plus des compétences de base en comptabilité, exercer ce métier requiert désormais un fort intérêt pour les outils technologiques et informatiques. 

Au-delà de la technique, des compétences analytiques sont essentielles. Le contrôleur de gestion doit savoir interpréter les chiffres, identifier des tendances et des écarts, et formuler des recommandations adaptées à la situation de l’entreprise. Ces compétences doivent être combinées à un bon sens stratégique pour orienter les décisions financières vers l’optimisation des ressources et la maximisation de la performance. 

La communication est également un point clé. Le contrôleur de gestion ne se contente plus de fournir des chiffres, il doit être capable de les expliquer clairement aux différents départements de l’entreprise et aux dirigeants. Cela nécessite des compétences en présentation, et parfois même en pédagogie, pour rendre les analyses financières accessibles à des non-experts. 

Enfin, avec la globalisation des entreprises, la maîtrise des langues étrangères, notamment l’anglais, est souvent un prérequis. Travailler avec des filiales à l’international ou des investisseurs étrangers demande une aisance dans les échanges multiculturels.

Contrôle de gestion : quelles perspectives d’évolution ?

Les perspectives de carrière dans le contrôle de gestion sont nombreuses et variées. Après quelques années d’expérience, un contrôleur de gestion peut évoluer vers des postes de direction financière, tels que directeur administratif et financier (DAF), ou encore responsable de la stratégie financière. Il peut aussi choisir de se spécialiser dans un domaine particulier, comme le contrôle de gestion industriel, le contrôle de gestion commercial, ou encore la gestion des risques. 

Avec le développement des outils numériques et de la digitalisation des processus financiers, de nouvelles perspectives d’évolution apparaissent également, notamment dans des rôles liés à la data science ou au pilotage des systèmes d'information financiers. 

Pour conclure, nous constatons donc que le métier de contrôleur de gestion est en pleine transformation, évoluant vers un rôle plus stratégique et digitalisé.